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Crimes contre les Ouïghours : la qualification de génocide n’appartient pas au législateur mais au juge international

D 20 janvier 2022    


20 janvier - Un débat s’est tenu à l’Assemblée nationale sur la reconnaissance d’un génocide en cours au Xinjiang, sur la population ouighoure.

Les députés communistes se sont abstenus pour plusieurs raisons :

1/ Il appartient à la justice internationale de définir ce que ces crimes sont, après enquête, auditions et jugement. Seule la justice peut définir s’il s’agit de génocides, de crimes contre l’humanité ou autre. Et il n’appartient pas à des députés qui n’ont pas le temps ni la fonction d’enquêter de le dire.

Comme le soutient Amnesty International, nous soutenons donc l’adoption par les Nations Unies d’un mécanisme international d’enquête sur ces crimes, comme cela existe pour la Syrie.

En parallèle de cette enquête, la France doit changer de loi pour permettre de juger n’importe quel criminel présent sur son territoire pour crime contre l’humanité et crime de génocide, ce qui n’est pas encore le cas : la France est aujourd’hui un paradis pénal pour tortionnaires et il faut changer cela en priorité si nous voulons aider concrètement les victimes de par le monde.

2/ Tout en reconnaissant évidemment l’horreur des crimes et les véritables risques qui existent sur la population ouighoure, il faut donc savoir rester droit et avoir l’humilité de ne pas aller au-delà de nos compétences.

3/ Nous avons regretté fortement le fait que les Ouighours, qui sont un peuple marginalisé depuis des décennies en Chine, ne fasse l’objet d’une attention que depuis que Trump a décidé de faire la guerre commerciale avec la Chine. Le risque d’instrumentalisation politique de la situation au Xinjiang est élevé, et nous refusons d’entrer dans ce jeu abjecte. Là encore, dénoncer cette instrumentalisation ne nous empêche pas de dénoncer les crimes perpétrés sur place.

Reconnaissant la gravité de la situation sur place, nous ne pouvions évidemment pas voter contre cette résolution, qui comporte des vérités. Mais voter pour cette résolution nous conduisait à aller au-delà de nos compétences d’élu du peuple Français.

Notre solidarité à l’égard des peuples en lutte, des peuples opprimés sera toujours le fer de lance du combat international communiste, mais nous ne dépasserons pas les lignes qui sépare la politique de la justice.

Jean-Paul Lecoq - Sur le drame que vivent les Ouighours {HTML}